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Mon combat contre les banques
26 mai 2009

TF1.fr

L'inteview de Maître Daniel Richard
 

Albert Minéo, 58 ans, travaille depuis 39 ans comme conseiller bancaire dans un centre administratif de la Société générale à Marseille. Avec quatre autres collègues il a pris un avocat afin de se constituer partie civile dans le cadre du procès en correctionnelle de Jérôme Kerviel, le trader suspecté d'avoir fait perdre 4,9 milliards d'euros à sa banque en fraudant. Comme de nombreux salariés, Albert Minéo a investi durant des années sur son Plan épargne entreprise en prévision de sa retraite. « Depuis l'affaire Kerviel, l'action a chuté. J'ai personnellement perdu 60% de mon épargne, soit l'équivalent de 3 ans de revenus. Avec mes collègues, nous ne sommes pas des justiciers mais nous voulons comprendre ce qui s'est passé». « Nous avons constaté qu'entre le 15 mai 2007 et le 21 janvier 2008, date à laquelle l'affaire Kerviel a été révélée au grand public, il y a eu plusieurs opérations importantes sur le titre, explique l'employé marseillais. Nous voulons savoir qui pouvait avoir connaissance de cette situation et quelles personnes, avisées de cette situation, ont pu en profiter ».

Daniel Richard, leur avocat, vient de saisir la cour d'appel de Paris. Une première demande de constitution de partie civile, faite auprès du juge Van Ruymbeke, en charge du dossier, avait été rejetée le 30 avril, le juge estimant qu'ils étaient déjà représentés par la plainte déposée par la Société générale. «Au contraire, mes clients ne s'estiment pas représentés dans le dossier, leur intérêt n'est pas le même », explique l'avocat, spécialisé dans la défense des particuliers contre leurs banques. «Dans cette affaire, Kerviel a ses responsabilités, mais la direction générale ne peut se dédouaner pour autant. D'ailleurs, toute la chaîne décisionnaire a démissionné ou a été démissionnée, ce qui prouve que tous les contrôles qui auraient du être mis en œuvre ne l'ont pas été, et qu'ils ont été à l'origine de cette fraude massive ».

Les plaignants estiment subir un double préjudice suite à cette affaire. Le premier préjudice est que l'action, donc leur complément retraite, a dégringolé. «Au 15 mai 2007, l'action valait 154 euros, juste avant l'affaire Kerviel elle valait encore 93 euros, et aujourd'hui elle est tombée à 40 euros, argumente Me Richard. Le second préjudice est plus d'ordre moral. « Depuis cette affaire, mes clients sont quotidiennement victimes d'incivilités. Ils vont au travail à reculons. Par exemple au service succession, ils se font traiter de voleurs s'ils ne libèrent pas les fonds assez rapidement. On leur dit qu'ils ne sont même pas capable de contrôler 5 milliards d'euros alors qu'eux-mêmes sont constamment très contrôlés ». En se constituant partie civile, poursuit l'avocat, « mes clients veulent exprimer leur ras-le-bol », peut-être au péril de leur emploi. 

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